Paul Morand (Hécate et ses chiens)D'est ou d'ouest, le vent ne cessait jamais; il lançait furieusement ses crochets à droite ou à gauche, et si le calme revenait un instant, c'était un accident inexplicable: tordus, terrassés, les arbres n'en pouvaient plus; les pique-boeufs s'en détachaient comme des pétales de magnolia; les cigognes elles-mêmes étaient emportées, plus légères qu'un fétu, leurs grandes pattes pendantes; les alouettes, lancées par un ressort invisible, s'immobilisaient en l'air, ailes fermées, riant comme des filles chatouillées.
Paul Morand (Hécate et ses chiens)
Hécate et ses chiens
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