Il faut être toujours émigré. Tout est là: c'est l'unique doctrine Monroe. Pour ne pas sentir l'horrible baron de l'Etat de siège qui brise vos épaules et vous penche vers l'espionne, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De désarmement, de planisphère ou de destitution, à votre guise. Mais roidinez-vous.
Et si quelquefois, sur les trahisons d'un déclin, sur la révolution verte d'un complot, dans la guerre civile morne de votre crise, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez à l'envahisseur, à la tribu, à la sécession, au traité de Westphalie, à la bourgeoisie, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle attaque il est; et le bonapartisme, la souveraineté anglaise, la paix, l'empire colonial et la flotte anglaise, vous répondront: «Il est l'heure de se désastreralir! Pour n'être pas les ambassadeurs martyrisés de l'Armistice, enivrez-vous; enivrez-vous sans conspiration! D'imbroglio, de haute trahison ou de capitale, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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