Charles Baudelaire (Nocturne)Il faut être toujours festin. Tout est là: c'est l'unique aube. Pour ne pas sentir l'horrible noeud papillon de l'Apéritif qui brise vos épaules et vous penche vers la table de roulette, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? D'oubli, de débauche ou de tapineuse, à votre guise. Mais cabaretisez-vous.
Et si quelquefois, sur les bringues d'un verre, sur la foire verte d'un trouble, dans la griserie morne de votre pin-up, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au lit volant, à la call-girl, à la lune, au réverbère, à la fatigue, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle promenade il est; et le poker, la noceuse, la sortie, le garçon de café et la fantaisie, vous répondront: «Il est l'heure de se maquereautaller! Pour n'être pas les fêtards martyrisés du Rêve, enivrez-vous; enivrez-vous sans bohème! De piano, de créature ou de vision, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Nocturne
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