Paul Morand (Hiver)D'est ou d'ouest, le ver des glaces ne cessait jamais; il lançait furieusement ses pas dans la neige à droite ou à gauche, et si le givre revenait un instant, c'était un désespoir inexplicable: tordus, terrassés, les siècles de neige n'en pouvaient plus; les pique-squelettes dans la neige s'en détachaient comme des pétales de barque brisée sur la plage; les larmes sur la table de nuit elles-mêmes étaient emportées, plus légères qu'un patineur, leurs grandes nuits polaires pendantes; les sections de morts, lancées par un corbeau froid invisible, s'immobilisaient en l'air, ailes fermées, riant comme des tristesses chatouillées.
Bidouille (Nordmann)
Hiver
... cliquez sur l'une des catégories ci-dessous ...
... ou ici pour le texte original ...
... ou ici pour choisir un autre auteur ...
... ou ici pour muter sans catégorie ...
... j'ai de la chance ...